de François Legay
On peut très bien découvrir un cadavre dans une salle de bains. On peut très bien être engagé par quelqu’un qu’on n’a jamais vu afin de procéder à l’échange d’un objet dont on ignore tout avec des gens qu’on ne connaît pas. On peut très bien rencontrer un concessionnaire automobile qui est un obsédé sexuel (ou l’inverse). On peut très bien faire l’amour avec une dame le jeudi et l’entendre vous dire qu’elle aime passer le dimanche avec son mari. On peut très bien prendre une raclée à chaque fois que l’on croise le sosie de David Douillet. On peut très bien être amoureux des femmes en général et d’une commissaire de police, en particulier. On peut très bien avoir de graves ennuis et continuer à en chercher. On peut très bien essayer de trouver le point commun entre toutes les infos précédemment énoncées. Et tout ça sans perdre de vue qu’on peut aussi très bien avoir une voisine qui bronze les seins à l’air, avoir un grand-père peintre, un oncle inventeur et vivre dans la campagne normande entouré de toute une ribambelle de bestioles improbables. Oui, on peut très bien se retrouver au centre de tout ce bordel. À condition, toutefois, de s’appeler Augustin Kerr, d’être détective privé, et de ne pas pouvoir résister, quand l’aventure se présente, à mettre les deux pieds dedans.
Prenez un détective débonnaire, un politicien véreux, une commissaire rudement bien carrossée, un oncle farfelu, une voisine délurée, ajoutez quelques seconds rôles, secouez et vous obtiendrez un roman trépidant, original et bigrement bien écrit. Question références, on ne peut que penser aux Tontons flingueurs, à OSS 117 mais aussi à Bob Saint-Clar, alias Jean-Paul Belmondo dans Le magnifique !
« Il met une praline maison au pauvre bougre avec lequel j’étais en conférence. Le gus retrouve son pouf comme d’autres retrouvent leur femme après un séminaire. Entre son malaise et son K-O, il sera resté huit secondes parmi les conscients. »
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« On vient de m’introduire – en tout bien tout honneur – après deux bonnes heures d’attente, dans son bureau. Une pièce qui donne envie de se jeter par la fenêtre sans l’ouvrir, et je goûte au plaisir incomparable de l’avoir – la voir – devant moi. »
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« Le serpent n’est pas venu tout seul. Ça ne se promène pas comme un chien un serpent. Surtout un tueur comme celui-là. Il y a des précautions à prendre. »
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« C’est l’avantage de conduire dans Paris que de pouvoir s’extraire de ses tracas quotidiens en se mettant à détester la terre entière dès qu’on a tourné la clef de contact de son véhicule. Dans la capitale, il n’y a pas de chauffeurs, il n’y a que des chauffards qui ne supportent pas que les autres le soient ! »
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« Je fais la même tête qu’un agent de la D D E à qui on apprendrait qu’aujourd’hui il ne va pas avoir le temps de regarder son collègue creuser parce qu’il sera trop occupé à creuser avec lui. »
François Legay est normand et survit à Paris. Il se nourrit, il boit, va au cinéma, de temps en temps il écrit. Jusqu’à maintenant essentiellement des nouvelles ou des chroniques pour le blog K-Libre.
En l’occurrence, il semblerait qu’il soit passé au roman…
Parution : 24 janvier 2020
Prix : 18,00 euros
Format : 13 cm x 19 cm.
272 pages
EAN: 978237047-1406